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Comment faire du stop?

Temps de lecture : 7 minutes

Hello à tous,

Dans cet article, je vais raconter un moyen de transport qui m’intéressait depuis quelques temps et que je me suis décidé à faire sur la route de Berlin vers Poznan (Pologne).

Pourquoi ce trajet pour commencer ?

J’ai pensé à ce trajet car il n’est pas trop long, environ 3h de route, et qu’il n’y a qu’une seule route qui va de Berlin à Poznan. Entre Francfort et Berlin, il y en avait plusieurs, j’ai pensé que pour un premier stop, il valait mieux être dans un environnement facile.

Pourquoi du stop?

Je ne saurai dire vraiment. L’envie de se challenger un peu. L’aspect économique aussi. Et voir si cela est vraiment « dangeureux » comme on entend si souvent.

Mais alors Xavier, c’est dangereux ou pas?

Bah je vous laisse lire mon histoire de ce stop. Puis je répondrais en racontant mes deux autres stops que j’ai effectué de Poznan à Lodz, puis Lodz à Varsovie.

Bon alors, tu la racontes ton histoire? Ca a intérêt à être bien…

Aïe, la pression (petit goutte sur le front).

Alors, tout commence à 10h lundi 25 septembre. J’ai du mal à me réveiller, le week-end a été fatiguant avec la bande des 4.

Je sors de l’hôtel à 11h. Première étape : Faire un panneau de stop ! Pour plus de détails sur cette partie, je vous propose de lire mon article sur « Comment faire un panneau de stop archi-stylé qui brille ». ^^

Une fois le panneau de stop terminé, me voila fin prêt pour faire du stop !

Une fois mon panneau dans une main, mon sac sur le dos, la première question est alors : « Ok, je fais du stop, mais où? » AIE, effectivement, bonne question…

Heureusement pour moi, il existe sur internet, LA BIBLE DU STOP. Et cette bible s’appelle HitchWiki : http://hitchwiki.org/en/Main_Page

Et dans cette bible, page 77, verset 3, se trouve LA CARTE DU MONDE DU STOP (* Whooooaaaa le public s’esclaffe *)

Ce site recense un ensemble de pages de conseils pour n’importe quel trajet de stop, et permet de trouver les spots que d’autres stoppeurs ont déjà tentés, le temps de chaque spot en moyenne, des commentaires, les directions trouvées etc. bref, LA BIBLE.

Ainsi, en me renseignant, je comprends déjà que les meilleurs spots ne sont jamais en ville. Ils sont souvent en dehors des villes, là où les voitures/camions roulent en direction des villes voulues.

Ainsi, deux possibilités s’offrent à moi, en plein Berlin :

  1. Miser sur un coup de chance
  2. Rejoindre les bons spots en bus

Je vous laisse deviner lequel j’ai choisi… le coup de chance ^^

En effet, le super spot recommandé pour aller en Pologne est une aire d’autoroute, sur la voie rapide dans le sud de Berlin. Deux heures en transport pour y aller + traverser un champ pour rejoindre l’aire.

Best spot (le petit point bleu)

Ainsi, la flemme aidant, je regarde la carte de Berlin et décide de tenter ma chance sur un spot potentiellement bon, mais jaune sur Hitchwiki.

le spot choisi. Hitchability Good. 20 min à pied de l’hôtel où j’ai dormi.

S’en suit alors la timeline suivante :

12h05 : Je prends une photo (à coté de l’hôtel) de mon super panneau et je me mets à marcher en direction du spot.

12h30 : Je rejoins le dit-spot.

12h34 : Je commence à tendre mon pouce (avec le sourire).

12h40 : Je retire ma casquette, peut être on me prend pour un voyou.

13h04 : Une voiture s’arrête, je crois en ma bonne étoile. La dame, dans un anglais parfait, me dit qu’elle ne va pas à Poznan, mais connait un meilleur spot un peu plus loin, une station service juste avant la voie rapide où beaucoup de camions passent. Elle m’y amène. J’avais vu ce spot sur hitchwiki, mais assez loin à pied, j’y avais renoncé.

13h13 : J’arrive à deuxième spot, un spot vert sur hitchwiki, je repars ! Je me mets en sortie de station service.

13h30 : Je vois peu de plaques polonaises, je décide donc de sortir de la station et de me mettre juste avant celle-ci. Comme ça, je peux avoir les voitures/camions qui commencent sur la voie rapide, et celles qui vont à la station service. (pas bête le Xav !)

14h30 : Après 1h15 de stop, toujours rien, je commence à m’interroger. Je me dis que Poznan est peut être trop spécifique. Peut être une direction type « Pologne » serait mieux. Je vais à la station service, et fait un deuxième panneau, indiqué : PL.

15h : Un camion s’arrête : Victoire ! Arf, celui ci va à Wroclaw, ce n’est pas du tout la même route… Fausse joie, je repars dans mon stop.

15h15 : 2h d’attente, toujours rien. Je ne sais pas si c’est normal alors à ce moment, je me dis que le spot n’est pas si bon. Peut-être un manque d’expérience, de chance, peut être est ce trop tard dans la journée… A ce moment, je me dis que je dois me résigner à prendre un bus pour être à Poznan avant minuit. Je repars vers la station service prendre une boisson.

En arrivant à la station, je croise une plaque française. J’entame la conversation avec le conducteur, en français. Celui-ci me répond qu’il habite à Berlin, et malheureusement ne va pas en Pologne. Mais normalement, le spot est bon il a déjà vu des stoppeurs ici.

Il me dit alors qu’il va vers le sud. Hey wait ! Peut être que… mais oui ! Il passe sur la route du super spot recommandé par le site hitchwiki ! Je lui demande s’il peut m’y amener, il accepte volontiers. Il me déposera sur l’aire opposé par contre, j’aurai « juste » à traverser l’autoroute…

PS : le conducteur est membre d’un groupe de musique a priori connu : les 17 hippies, des potes des ogres de Barbacks : https://www.romainvicente.com/

15h45 : J’arrive à l’aire d’autoroute. Je dois donc traverser… Comme je ne suis pas fou, j’ai remarqué un pont à 200m de la station. Je décide alors d’aller un peu dans la foret, pour m’écarter de l’autoroute, et de rejoindre ce pont. Pendant les 5 minutes de trajet, je manque de me briser la cheville en glissant. Le voyage a failli s’arrêter 😀 Bilan, j’ai quand même bien mal, mais j’arrive à marcher. Me voila au pont.

Je rejoins alors tranquillement l’aire voulu, non sans devoir enjamber une barrière déjà bien tassée, je ne dois pas être le premier stoppeur à faire cela ! J’en profite pour manger un morceau.

16h05 : Je recommence à lever le pouce, sur l’aire juste après l’essence.

16h25 : Un camion s’arrête. Le conducteur parle polonais et allemand. Il finit son service, et se propose de m’amener à la frontière en voiture ! C’est pas mal, c’est la moitié du chemin ! J’accepte. Je passe une heure avec lui, dans un allemand bégayant, mais il est super gentil. Il a même appelé son fils (qui parle parfaitement anglais) et me l’a donné au téléphone pour être sûr qu’on s’était bien compris sur la destination.

17h20 : Je me fais déposer à une station service juste après la frontière, je recommence direct mon stop.

17h30 : Je croise du regard 4 polonais qui remontent dans leur camionnette. Je montre le panneau. Un peu d’hésitation pour finalement voir un signe de leur main pour me dire de monter ! Ils vont à Varsovie, Poznan est sur le chemin. VICTOIRE !

17h33 : J’essaie de parler anglais, ils ne parlent aucune autre langue que le polonais. Aïe, pas facile. Pour compenser les difficultés à se parler, ils m’offrent une bière, je me sens en sécurité. ^^

19h : Mes amis polonais me déposent à une station service à Poznan, je n’ai plus qu’à rejoindre l’appartement d’Oliwia, qui m’attend tranquillement.

20h : J’arrive chez Oliwia, c’est gagné, j’ai réussi à faire le trajet dans la journée !

Bilan de cette journée :

Mon premier stop, pour résumer, c’est :

  • 8h de trajet au lieu de 4h30 de bus
  • 4 personnes qui m’ont pris en stop, tous ultra gentils.
  • Une allemande parlant anglais
  • Un français
  • Un polonais parlant allemand
  • 4 polonais parlant uniquement polonais
  • 4 spots, dont 1 mauvais (>2h d’attente sans trouver), 1 moyen (le premier, dans la ville), et 2 assez bons (<20 min, sur les aires d’autoroute)
  • Un super souvenir. Le sentiment de liberté est total.

Ainsi, si je pouvais résumer cette journée, je dirai que c’est une super expérience. J’ai découvert un sentiment de liberté très plaisant, tout en ayant jamais senti une quelconque menace comme j’ai pu entendre des fois (« le stop fais gaffe, on sait pas sur qui tu tombes »).

Pour info, au moment où j’écris, j’ai refait deux fois du stop :

  • de Poznan à Lodz : 15 min d’attente et un polonais parlant anglais qui me prend. Un jeune de 23 ans super sympa, qui m’a offert une Red Bull et montré des photos de sa nièce de 3 ans. Il aménage avec sa copine et devait aller signé le bail dans une ville près de Lodz. Je l’ai ajouté sur Facebook.
  • de Lodz à Warsaw : 3 min d’attente et une polonaise de 50 ans, sociologue parlant anglais, qui m’a raconté l’histoire de la Pologne, et m’a offert un café. Sur ce trajet, faire le panneau « Warsaw » m’a pris plus de temps que de trouver un stoppeur !

Adrean, mon stopper de Lodz

Ainsi, si je devais répondre à la question (« le stop, c’est dangeureux? »), aujourd’hui avec ma faible expérience, je dirai NON. Au contraire, les gens sont adorables, et veulent vraiment t’aider. Ils s’intéressent à toi, et cela est pour moi une belle expérience de vie de passer quelques heures de ma vie avec eux.

Bien sûr, j’ai conscience que chaque pays est différent. En tout cas, en Pologne, c’était top.

Ainsi s’achève l’histoire de « comment j’ai été convaincu par le stop ».

Je pense réitérer le stop de Vilnius à Kaunas, puis Kaunas – Riga. Pour Varsovie – Vilnius, j’ai chois de passer par un bus. En effet, les 6h30 de trajet m’ont fait peur, j’ai préféré profiter d’une offre promotionnel d’un trajet de bus à 10€ (et 9h de trajet). Cela me permettra de me reposer pendant cette journée.

Si vous avez des questions, expériences de stop mauvaises, ou bonnes, n’hésitez pas à commenter 🙂

Xavier.

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